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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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3 mai 2024

Je suis Pilgrim, thriller d'espionnage de Terry Hayes

Publié en 2013, ce thriller d’espionnage est le premier roman du scénariste anglo-australien Terry Hayes (né en 1951), largement primé dans sa longue carrière pour sa participation à des films d’action qui ont fait date (entre autres : Mad Max 1 et 2).

La lecture de ces 900 pages est encore plus spectaculaire qu’une œuvre sur grand écran, même si elle est silencieuse. Le héros, qui en est le narrateur, est un extraordinaire conteur. Un solitaire jouant avec maestria le rôle du cavalier blanc, qui part en chasse d’un autre cavalier tout aussi solitaire – encore que …, porteur d’une vengeance mortelle à l’échelle du monde, et qui œuvre en restant intraçable.

A partir de la trame classique d’une traque pleine de rebondissements, les deux trajectoires des adversaires nous révèlent les horreurs potentielles de notre temps. Le point de départ est l’attaque du 11 septembre et ses multiples représailles et contre-représailles, la mécanique des services de renseignements, les périls inouïs que le monde occidental encourt … y compris celui d’une attaque bactériologique massive telle que nous en avons vécu les conséquences lors de la vague du Covid, mais ici imaginée en beaucoup plus grave.

J’ai découvert Terry Hayes en tant qu’écrivain en lisant son deuxième roman « L’année de la sauterelle » tout juste traduit en français et, lisant certaines critiques de la Presse, j'avais cru que ce deuxième opus était moins flamboyant que le précédent … Ce n'est pas mon avis !

A vrai dire, je me suis autant attachée au héros Pilgrim, l’agent hyper doué mais « invisible » et aux identités multiples qu'au héros qui l'a précédé et qui lui ressemble. Ce livre m’a scotchée une nouvelle fois dans mon canapé pendant 48 heures d’une lecture ininterrompue. J’ai ainsi parcouru le monde, de Moscou à Berlin, de Franckfort à Genève, de Djeddah à l’Hindu Koush, et enfin sur les rivages du sud de la Turquie, dans les ruines de la cité antique du roi Mausole où la scène finale est digne d'anthologie.

Un conseil : lorsque vous commencerez « Je suis Pilgrim », prévoyez donc un réfrigérateur bien fourni et enlevez la batterie votre téléphone … la seule bonne nouvelle qui vous soutiendra le moral est de savoir que si le héros raconte toutes ses aventures, c’est qu’il s’en sort vivant !

Les maîtres de l’imaginaire de notre temps ne sont plus désormais les romanciers, mais les scénaristes et les showrunners d'Hollywood !

Je suis Pilgrim, thriller d’espionnage (2013) de Terry Hayes, traduit par Sophie Bastide-Foltz, édité en Livre de Poche, 910 p., 11,90

2 mai 2024

Des archives de dix ans ...

Comme c'est drôle de retrouver des images de 2014 ...

Des images de mes petits-enfants, des moments de vacances, des fous-rires, des moments où nous avions l'utilité de les garder pendant les vacances.

Comme ils ont grandi, ces chéris ...

C'est banal mais je ne résiste pas à partager quelques clichés sagement archivés et retrouvés à l'occasion de mon récent changement de machine.

Les souvenirs sont ce que nous avons de plus cher.

 

1 mai 2024

Un brin de muguet porte-bonheur à tous mes lecteurs !

Pendant plus de 55 années, j'ai eu droit, chaque matin du premier mai, à mon petit bouquet de muguet ... Jamais Claude n'a failli à cette tradition. A Paris, il l'achetait à un vendeur ambulant ou à un fleuriste.

Plus tard, à la retraite en cette belle saison, nous étions généralement dans notre maison du sud où une touffe de muguet sauvage poussait au pied d'un muret de pierres et fleurissait chaque année, juste prêt à être cueilli ... pas toujours exactement pour la date du 1er mai, mais garanti sans engrais et sans forçage.

Car cette tradition remonte à l'ére des Celtes pour lesquels le 1er mai était le premier jour de l'année.

Le muguet prit ensuite le relais de l'usage médiéval consistant à offrir comme porte chance une branche fleurie.

Sautons les siècles et retrouvons un étrange catapultage pollitique : c'est au cours du 1er Congrès de l'Internationale socialiste en 1889 qu'il fut décidé, sur la proposition de Jules Guesde, de faire du 1er mai une journée de manfestations.

Mais c'est en 1941, sous le gouvernement de Vichy, que fut instituée officiellement la fête du travail. En 1947, la journée fut à la fois fériée, chômée et payée ...

En tous cas, ce n'est pas la première superposition - ou récupération - d'une date emblématique par des inluences politiques opposées.

Par exemple le 8 mai, à la fois fête de Jeanne d'Arc et du patriotisme, officiellement instituée en1920 en référence à la levée du siège d'Orléans mais déjà célébrée à Compiègne depuis le XVème siècle .... et récupérée par l'Action française et d'autres mouvements d'extrême droite entre les deux guerres, avant que le Front National ne s'y joigne à partir de 1979 et jusqu'en 1988 pour opter depuis pour le 1er mai afin de (sic) "briser le monopole syndicalo-gauchiste".

Le 8 mai, c'est aussi l'anniversaire de la signature de la capitulation de l'Allemagne hitlérienne en 1945 ...

Ci-dessus, les bouquets sont ceux des Jardins d'Olivier à Saint-Vite (Lot-et-Garonne).

30 avril 2024

Le cinquième soleil, une autre histoire des aztèques, essai de Camilla Townsend

J’ai été profondément impressionnée par l’exposition qui se déroule en ce moment au musée du quai Branly « Mexica, des dons et des dieux ». C'est la raison qui m'a poussée à acheter cet ouvrage.

Fruits des recherches archéologiques menées autour du Temple majeur de Mexico, les offrandes présentées mettent en lumière l’extraordinaire pouvoir politique et économique que cet empire exerçait à l’arrivée des conquistadors espagnols en 1519.

La révélation d'une société dynamique et expansionniste, qui étendait sa domination politique et économique de l’Atlantique au Pacifique et de l’ouest du Mexique à la frontière actuelle avec le Guatemala, mais aussi une excellence artistique et une pensée symbolique et religieuse complexe.

L’ouvrage de Camilla Townsend retrace l’histoire des Aztèques – quoiqu’aucun peuple ne se soit jamais appelé ainsi – plusieurs générations avant la conquête espagnole, et plusieurs siècles après. En réalité, il s’agit de différents peuples partageant la même culture, venus de l'Amérique dunourd à travers le "pont" glacé de l'Alaska qui furent conquis par les Mexicas (prononcer Me-chi-ca) et se désignant eux-mêmes comme les Nahuas.

L’autrice s’appuie principalement sur des sources écrites par les nahuas eux-mêmes, relatés dans des «annales» indigènes, bien moins biaisées que les documents espagnols.

La plongée dans la culture et la vision du monde nahuatl a de quoi nous étonner. La stratégie des chefs d’avant la conquête par les Mexicas est de savoir gérer efficacement les différents familiaux et les règles de succession complexes générées par la pratique généralisée de la polygynie (polygamie) afin de cimenter des alliances nécessaires à la conservation du pouvoir.

Le chef Moctezuma l’Ancien (1398 – 1469) règne pendant 29 ans en étendant considérablement son territoire autour de la vallée centrale du Mexique et en consolidant sa domination sur les cités-Etats rebelles qu’il avait conquises non sans peine au début de son règne. Ainsi, dans les années 1470-1480, son territoire compte environ 1,5 million d’habitants et la ville de Tenochtitlan 15 km² et 50000 personnes, 100000 avec sa zone urbaine.

Rivalités sanglantes entre clans et lignées, guerres civiles, luttes fraternelles, en 1502, Moctezuma le jeune est choisi comme nouveau chef. Il déploie une intense activité administrative, crée 38 provinces avec pour chacune un représentant à sa main, qui commandent des garnisons, recueillent les tributs, organisent les cérémonies publiques, rendent la justice.

Cependant, la victoire des conquérants d’Hernan Cortez est inéluctable, même si les combats furent sanglants de part et d’autre. Les Mexicas ont le nombre mais ne peuvent rien contre la technologie : les cuirasses métalliques, les chevaux, les arquebuses, les canons …

L’ouvrage souligne aussi la grande adaptabilité des Nahuas : apprentissage de l'écriture latine et de la langue espagnole, adoption du christianisme … Il n’en reste pas moins que cette colonisation est d’une cruauté infinie, sans compter les ravages extraordinaires des vagues d’épidémies apportées par les conquistadors : variole, rougeole, coqueluche …

A travers - entre autres - l’œuvre du chroniqueur Chimalpahin qui donne un compte rendu année par année des événements qui se sont déroulés à Mexico entre 1570 et 1615 en langue nahuatl, c’est l’histoire de Fleur de Bouclier sur son bûcher, les stratégies d’Itzcoatl, le chant courageux de Serpent rutilant devant le roi Axayacatl, Moctezuma, la belle esclave, compagne et interprète de Cortez Malintzin, la Malinche, la présence des esclaves noirs fraîchement débarqués, le sort tragique des fils d’Hernan Cortez, ces personnages prennent vie à nouveau.

Malgré l’hispanisation à outrance menée après la guerre d’indépendance (1810 – 1821), un million de mexicains parlent encore aujourd’hui la langue des nahuatl …

 

Camilla Townsend, née en 1965, diplômée de Bryn Mawr College et de Rutgers University où elle enseigne aujourd’hui l’histoire, est spécialiste de l’Amérique précolombienne et du nahuatl. Le Cinquième Soleil a été récompensé en 2020 par le prestigieux Cundhill History Prize.

 

Le Cinquième soleil – Une autre histoire des Aztèques par Camilla Townsend, traduit de l’anglais par Sylvie Taussig aux éd. Albin Michel, 403 p., 26 euros.

29 avril 2024

ABC des recettes, épisode 7 : les desserts

Je termine ici la réédition de mon répertoire personnel de recettes familiales !

 

Les desserts :

Ananas Saint Germain

Arroz con leche (riz au lait) aux amandes

Armer Ritter

Biscuit Joconde

Brioche à la crème et aux pommes

Canelés bordelais

Cake à la banane
Cake aux amandes et aux pommes

Cake aux pommes et amandes Thermomix

Cake classique aux fruits confits

Carrot Cake

Charlotte de Fatima

Chausson des rois à la frangipane

Cheese cake

Cheesecake au caramel de beurre salé

Cheesecake au citron sans cuisson

Clafoutis aux cerises

Compote de rhubarbe

Compote d'abricots à la manière basque
Confiture de cerises burlats

Crème renversée

Crème catalane

Crumble aux fruits de Florence

Faisselle de chèvre au coulis d'abricot

Far breton

Financiers

Flan à la noix de coco

Flan parisien

Fraises et pamplemousses au fromage blanc
Fraises à l'anglaise

Fraisier d'Hugo

Fruits et fromage blanc

Gariguettes au basilic et à l'huile d'olive

Gâteau aux pommes

Gâteau aux clémentines

Gâteau moelleux aux dattes et au miel

Gâteau à l'orange sans beurre

Gâteau léger au citron (sans beurre)

Gâteau au chocolat noir

Gâteau au chocolat classique à fourrer

Gâteau chocolat-orange

Gâteau classique chocolat-pistaches
Gâteau aux fruits ultraléger

Gâteau moëlleux aux abricots et noisettes

Gâteau aux abricots et aux pêches

Gâteau au citron et noisettes (et au yaourt)

Gateau aux pommes et noisettes

Gâteau moelleux aux prunes d'Ente

Gâteau moelleux au chocolat et aux poires

Gâteau retourné aux pommes set aux épices

Gâteau de riz au caramel
Gâteau sans cuisson aux biscuits Thé Brun

Gâteau carottes, noisettes et noix de coco

Gelée de sureau noir, mûres set framboises

Gâteau "Tigre"
Ghoribas aux amandes et noix de coco

Gratin de fruits d'automne et biscuit Joconde

Gratin de fruits au mascarpone

Gratin de nectarines aux pignons

Mousse au chocolat noir

Mousse au Toblerone
Mousseline légère à l'ananas

Madeleines

Macarons

Moelleux au chocolat et aux fruits confits
Œufs à la neige

Pain perdu

Pêches rôties à la vanille

Petits pots de gâteau de semoule au caramel au beurre salé

Petits gâteaux à la noix de coco

Poires pochées au vin rouge
Pommes au four

Pommes caramélisées au micro-ondes et à la fève Tonka

Quatre-quarts à l'orange

Quatre-quarts aux pépites de chocolat

Rainbowcake de Florence

Sablés sans oeufs

Sablés de Camille et Jean-Baptiste
Salade de fruits sans sucre (ajouté)

Soufflés au Grand Marnier
Soupe de fruits au coulis de framboises

Tarte d'automne aux poires, figues et amandes
Tarte aux poires, amandes et pistaches

Tarte amandine aux mirabelles

Tarte aux abricots amandine
Tarte aux figues

Tarte aux figues et amandes

Tarte multifruits

Tarte normande amandine

Tarte aux pommes à la frangipane

Tarte aux prunes
Tiramisu
Tiramisu aux fruits rouges

Verrines de fromage blanc aux fruits rouges

Week-end à l'orange (ou citron)

 

En image ci-dessus : le flan parisien "maison" et pour la liste complète des 600 recettes : cliquer ICI.

28 avril 2024

Heimaey, thriller islandais de Ian Manook

Heimaey est le nom d’une petite île (13,4 km², 4000 habitants) située au sud de l’Islande, où se déroule la scène finale d’un thriller.

C’est le premier épisode d’une nouvelle série qui met en scène un policier atypique, Kornelius Jakobsson, un colosse plein de gentillesse qui chante dans une chorale de femmes une mélopée destinée principalement à des corbeaux.

En lisant le dernier ouvrage publié par l’auteur, je n’avais pas capté qu’il s’agissait du troisième épisode d’une série. J’ai donc décidé de revenir à sa source.

Je suis partagée : si vous avez l’intention de visiter l’Islande, vous pouvez – ou pas – outre un sérieux guide touristique, vous munir de ce roman. Vous y trouverez les beautés époustouflantes de l’île décrites avec le talent évident d’un amoureux de la nature, ses mythes et ses traditions y compris culinaires, et aussi ses milliers de tremblements de terre, éruptions volcaniques, déserts de cendres, falaises de glace qui s’écroulent dans la mer déchaînée … et ses oiseaux de mer rancuniers et agressifs.

L’histoire est foisonnante. Elle commence avec un Français proche de la soixantaine, qui se souvient d’un séjour de jeunesse endeuillé par une mort violente, et qui souhaite revenir avec sa fille, post-ado un peu déjantée, dont il s’est éloigné. Il imagine que ce voyage longuement planifié, va leur permettre de se retrouver … Mais tout se ligue pour faire de leur séjour un enfer.

Sur cette île magnifique et terrifiante, les intrigues s’entremêlent. Trafic de drogue, mafia lituanienne, vengeance réactivée après plus de quarante ans, persécution anonyme, danger des réseaux sociaux, traditions sanglantes … On s’y perd un peu, il faudrait prendre des notes.

On finit par imaginer le Français comme un peu l’alter ego psychologique de l’auteur et le flic, taciturne et – c’est la loi du genre – souvent en dehors des clous de la procédure, qui finit naturellement par dénouer tous les fils de cette trame embrouillée, tour à tour glaçante et explosive.

 

Heimaey, thriller islandais de Ian Manook (l’un des pseudos de Patrick Manoukian), au Livre de poche, 572 p., 9,70

27 avril 2024

Mexica, des dons et des dieux au musée du quai Branly

Pour la première fois en Europe, le Musée du quai Branly expose les découvertes archéologiques réalisées depuis 1978 autour du Temple Major de Mexico, l‘antique Tenochticlan, la cité lacustre conquise par Hernan Cortez en 1521 sur l’empereur Mochtezuma.

Ces conquistadores sont alors à la recherche de richesses à ramener à Charles Quint.

Ils seront peut-être stupéfiés par la beauté de l’art de cette civilisation aztèque mais surtout horrifiés par les rituels attachés à sa religion foisonnante et cruelle…

Ainsi que le résume Fabienne de Pierrebourg, l’une des trois commissaires de l’exposition : « Vu verticalement, l’univers est composé de trois grands ensembles : le monde céleste, chaud, sec, lumineux, fort, supérieur, igné, diurne, masculin… ; la surface terrestre sur laquelle nous vivons, qui s’étend dans le ciel jusqu’aux limites de notre vue ; l’inframonde, froid, humide, obscur, faible, inférieur, aqueux, nocturne, féminin… Ces espaces peuvent eux-mêmes être subdivisés en plusieurs couches, mais nous ne retiendrons ici que l’opposition/complémentarité de l’inframonde, qui combine les oppositions vie/mort, humide/sec et correspond pour les Mexicas au Tlalocan, lieu de vie et de germination où règne Tlaloc, dieu de la terre et de la pluie, et à Mictlan, lieu sec des morts dominé par Mictlantecuhtli ».

Muni de ce viatique, on peut parcourir et admirer les multiples objets parfaitement mis en lumière en une judicieuse scénographie.

Les fouilles ont révélé jusqu’ici 16 édifices religieux autour du temple Major, des centaines de sculptures, des peintures murales, et une immense quantité d’offrandes, principalement dédiées au dieu de la pluie Tlaloc, et au dieu de l’inframonde Huitzilopochtli.

Mictlantecuhtli, le dieu de la mort, est ci-dessus représenté grandeur nature : des côtes saillantes, son foie qui pend en dessous, les doigts munis de griffes de chauve-souris, le crane destiné à recueillir de vrais cheveux et que l’on aspergeait de sang lors des cérémonies rituelles … flippant !

Outre la représentation du serpent à plumes, évoquant la légende fondatrice de cette civilisation : un aigle avec un serpent dans ses serres se posant sur un cactus qui fixe le lieu de la capitale à venir, l’exposition montre de merveilleux objets sculptés dans la roche volcanique, des bijoux en or, des objets en jade, obsidienne, céramique, cuivre, bois, coquillages, turquoises …

Des couteaux en silex aussi : effrayant mobilier sacrificiel de tables de sacrifice, récipients destinés à recueillir le sang et les viscères des victimes dont on arrache le cœur avant de les précipiter du haut de la pyramide. Car pour garantir le cycle de vie, il faut alimenter les dieux qui doivent recevoir des dons de sang, celui d’esclaves ou de captifs de guerre.

On imagine facilement le dégoût des Espagnols et leur ardeur à détruire toute trace de ces rituels barbares … La tradition orale mexicaine autour du concept de la mort perdure cependant ....

J’avoue ma fascination pour la beauté plastique de ces sculptures. Je reste particulièrement attentive aux civilisations précolombiennes – sans doute depuis mes premières lectures du « Temple du soleil » d’Hergé et plus récemment, le roman d’Alexis Jenni « La conquête des îles de la terre ferme » publié en 2017, que je recommande fortement.

Nous avons bien de la chance à Paris avec ce musée voulu par Jacques Chirac …

 

Mexica, des dons et des dieux au Temple Mayor, exposition au Musée du quai Branly-Jacques Chirac (galerie jardin), jusqu’au 8 septembre – à partir de 10h30, 14€.

26 avril 2024

Joyeux anniversaire Romane !

Dix-neuf ans aujourd'ui ...La jeunesse triomphante.

Alors que je me souviens d'avoir commencé ce blog lorsque que tu n'avais pas encore 3 ans et que l'on attendait avec impatience la naissance de ton "petit" frère et votre départ imminent en famille pour Tokyo ...

Je te vois moins souvent aujourd'hui puisque tu as choisi de faire tes études à l'Université de Groningen (11 facultés, fondée en 1614, aujourd'hui 34000 étudiants, dont 8500 étrangers) : tu es une vraie européenne.

Où voteras-tu le 9 juin ?

Bravo, ma grande, tu as raison de le parcourir, cat le monde est à toi.

Très bon anniversaire !

25 avril 2024

L'invention des Grands magasins, exposition au Musée des Arts décoratifs

Deux remarques liminaires :

  • Incroyable comme une révolution dans l’art de faire acheter peut exercer d’influence dans la vie économique de toute une civilisation … que l’on songe à l’introduction des denrées coloniales (sucre, café, tabac, maïs, tomates, pommes de terre à la suite des grandes découvertes), le phénomène mondial de la distribution en libre service des années 60, la vente par internet … et les grands magasins inventés en 1852 par le couple Aristide et Marguerite Boucicaut à Paris.
  • Combien il faut de lustres (périodes de 5 ans) pour reconnaître l’action économique positive d’un visionnaire politique … on commence à peine à célébrer les idées réformatrices de Napoléon III et sa politique de libre-échange et d’encouragement industriel.

Le musée des Arts décoratifs propose de revenir sur cette époque décoiffante : l’explosion de la révolution industrielle, le règne de l’architecture métallique et des chemins de fer, la bourgeoisie triomphante, la naissance de la distribution moderne et du merchandising, de la publicité et de la société de consommation.

Le concept de « grand magasin » explose entre 1852 et 1925 …

Des achats en  masse pour faire baisser les prix, les clientes s’y ruent, s’y promènent comme au spectacle sans être obligées d’acheter, qui découvrent ces palais, véritables « cathédrales » du commerce moderne.

Après Aristide Boucicaut et Le Bon Marché sur la rive gauche, les grands magasins du Louvre (1855), Dufayel, fondé en 1856 par Jacques François Crespin, le bazar Napoléon (futur BHV) par Xavier Ruel, Le Printemps de Jules Jaluzot en 1865, La Samaritaine du couple Cognac-Jay en 1870, les Galeries Lafayette de Théodore Bader et Alphonse Kahn en 1893 … La débâcle de 1870 ne se remarque même pas.

Les bâtiments eux-mêmes sont des joyaux architecturaux : immenses atriums, verrières multicolores, éclairage électrique, proximité des gares qui assurent l’approvisionnement, la révélation de l’art de l’étalage.

Des innovations : les prix fixes, la possibilité de toucher, l’organisation quasi militaire des rayons, la création de catalogues, la vente par correspondance, les soldes pour écouler les stocks, les promotions saisonnières comme la grande saison de blanc lancée en plein mois creux de janvier après les fêtes, les vêtements de confection griffés par les grands magasins eux-mêmes et inspirés voire copiés des créateurs, la clientèle des mères de famille attirées par la promotion des jouets …

Plus tard aussi, la création de lignes de mobilier et d’objets de décoration : Primavera au Printemps, Maurice Dufrêne aux Galeries Lafayette, Pomone au Bon Marché avec Paul Follot, la présence de pavillons aux expositions universelles.

Au temps d’Emile Zola, « la recette des bonnes journées ordinaires dépasse trois cent mille francs. Les jours de grande vente, elle atteint et dépasse le million. Cent millions d’affaires par an. »

L’exposition commence par la galerie des portraits des fondateurs tout en favoris … et des dames fondatrices bien en chair, puis l’évocation de la « Fête impériale » : un festival d’affiches de spectacles … ensuite, les collections de l’époque.

J’aurais sans doute apprécié une fiche sur chaque pilier de cette « nouvelle économie » mais on dit qu’une exposition sur le même thème sera organisée au mois de novembre à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine. J'en salive déjà !

Ici, tout est bien sage … un peu trop à mon goût !

A l’heure où cet aspect de la société de consommation semble désormais en voie de déclin, il était intéressant de nous en rappeler les fondements.

La naissance des grands magasins – Mode, design, jouets, publicité – exposition au Musée des Arts décoratifs, jusqu’au 13 octobre, à partir de 11h. 15€

24 avril 2024

1812, le fiancé de Russie, polar historique d'Anne Villemin-Sicherman

Neuf années ont passé depuis les premières aventures de Victoire Montfort, sage-femme éminemment reconnue et épouse d’Albert, le commissaire de police.

Riche de plusieurs garnisons et institutions militaires, Metz est en ébullition : on attend le passage de l’Empereur et de sa jeune épouse Marie-Louise.

Il se rend à une réunion de chefs d’Etat à Dresde et fait étape à la Préfecture avec une partie de la Cour.

On requiert ainsi la présence des gardes d’honneur en grand uniforme et de jeunes filles de bonne famille pour égayer la fête. Un essaim de beautés vaporeusement habillées de longues tuniques serrées sous la poitrine et qui vont souvent par deux : Pauline, fille de magistrat, fiancée à Léonard Legrand est une protégée de la préfète, Clémence, mariée à Joseph Berton, joaillier, son amie d’enfance Claire avec laquelle elle se sent un peu en froid, Bertille tombée follement amoureuse de Thomas Drouin, officier élève artilleur. Toute cette jeunesse se fréquente, s’adonne à des jeux pas toujours sans risques, surtout chez les élèves officiers.

Pour mettre à genoux l’ennemi britannique qui tient les mers, Napoléon a fermé l’ensemble des ports européens à ses navires et donc à ses exportations en 1806. Le Blocus continental a provoqué une récession économique en Europe et la rupture de l’alliance avec la Russie. Napoléon repart en campagne avec sa Grande Armée pour châtier le Tsar. Ces dispositions engendrent naturellement une contrebande de tout ce qui manque en Europe : textiles anglais, denrées coloniales, tabac … Tout le monde trafique et les douaniers sont sur les dents.

Le jour même où l’Empereur traverse la ville sous les vivats, un retrouve le cadavre de Léonard Legrand, garde d’honneur, criblé de balles. Les soupçons se portent immédiatement sur un de ses camarades de beuveries : Thomas Drouin, qui vient de rejoindre la Grande Armée.

Sollicitée par Pauline, Victoire Montfort mène une investigation parallèle – sans toujours en reporter à son mari – pour démêler un écheveau de pistes et apporter son appui efficace à ce groupe de jeunes femmes.

Entre Metz et les bivouacs d’une armée gigantesque en route pour Moscou en cet été torride, puis parmi les rescapés de la retraite calamiteuse, le long de sombres ruelles malodorantes de la vieille ville et dans les boutiques où se -sert la bourgeoisie locale, faisant fi du qu’en dira-t-on qui pousse les parents à marier le plus vite possible leurs filles pas toujours si dociles …Victoire Montfort n’oublie pas d’apporter une aide très professionnelle à ces femmes souvent malmenées, devenant l'auxiliaire efficace de son mari, bien que celui-ci, un peu balourd, ne lui en soit pas toujours gré.

En prime, une rencontre inopinée avec Augustin Duroch, héros de la série précédente, et qui tombe vraiment à pic par une nuit mouvementée.

 

1812, Le fiancé de Russie, polar historique d’Anne Villemin-Sicherman, éditions 10/18, 338 p., 15,90€

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